Du 19 au 25 juin prochain aura lieu le salon du Bourget. Représentant l’un des plus grands événements de l’industrie aérospatiale. L’innovation sera au coeur de ce rendez-vous, mettant en avant l’aéronautique, l’espace ainsi que le numérique et les nouvelles applications. Avec évidemment la présence des drones, ayant une place de plus en plus significative dans notre société.
“Drones overall will be more impactful than I think people recognize, in positive ways to help society.” BILL GATES
L’IMPACT SUR L’INDUSTRIE
L’utilisation du drone est encore dans une phase expérimentale, mais impacte déjà d’autres industries, par exemple l’agriculture et le bâtiment.
Le secteur de l’agriculture vit une réelle transition technologique avec ces nouveaux usages. En survolant leur parcelle de terrain, les agriculteurs peuvent désormais déterminer le taux d’azote absorbé et ainsi ajuster la quantité d’engrais nécessaire à leur culture. Ce qui leur permet d’être plus rentables, et moins polluants. Le pilotage du drone voit aussi son utilité dans le bâtiment, en permettant l’accès à des zones difficiles et/ou dangereuses. Le drone permet également de suivre l’avancement des chantiers, comme chez Bouygues Construction par exemple.
En survolant des chantiers, les drones réalisent des calculs topographiques. Ils sont également capables de suivre les stocks dans les carrières. Plus précis que les géomètres qui relèvent 1 point tous les 2 ou 3 mètres. Le drone peut prendre entre 600 et 1000 points au mètre carré. Ils sont donc plus précis que l’Homme, et permettent un gain de temps significatif. Les drones feront-ils, eux aussi partie, des technologies à l’impact social et sociétal colossal sur l’Homme ?
Néanmoins, l’industrie n’en est qu’à ses débuts dans la révolution des drones. Ces derniers sont en constante progression, notamment avec l’intégration de l’intelligence artificielle. Celle-ci donnant lieu à une complète autonomie de l’appareil, limitant ainsi les risques de collisions.
Le géant Amazon s’est d’ailleurs déjà penché sur la question en développant un système de livraison par drone en zone urbaine, Prime Air. Ce type de procédé implique aussi la mise en place d’un système de sécurité aérienne, et de protection de la population, en cas de chute d’un drone.
CRÉATION D’EMPLOI
Malgré les craintes d’un impact négatif sur la préservation de la place de l’Homme dans la société. L’utilisation croissante du drone génère en réalité des créations d’emploi dans différents domaines.
La conception des drones est en pleine expansion avec l’intégration de nouvelles options (nanotechnologies, intelligence artificielle, programmation embarquée etc), attirant de plus en plus d’ingénieurs expérimentés dans le domaine.
De plus, l’usage du drone en tant que tel dans l’industrie, entraîne des besoins spécifiques impliquant notamment une maîtrise de l’appareil. C’est à dire d’éviter les risques de collision, de changement de trajectoire ou de respecter les réglementations de l’espace aérien. Il sera nécessaire de passer un brevet de pilotage, PPL (Private Pilot Licence) pour pouvoir être aux commandes d’un drone. Un nouveau besoin en terme de ressource humaine émerge avec l’arrivée de cette technologie.
Enfin le traitement de données récoltées par ces appareils va également créer de nouvelles opportunités pour l’emploi. Ceci consistera principalement à rétablir les images et informations récoltées, puis de les interpréter.
UNE RÉGLEMENTATION RENFORCÉE
Côté grand public, le drone est devenu un objet abordable, disponible à tous les prix et pour tous les besoins. C’est donc sans difficultés qu’il fait désormais pleinement partie de notre vie quotidienne et de nos loisirs. Une réglementation s’impose comme étant nécessaire, et diffère selon le modèle et le type d’utilisation.
Une nouvelle loi sera applicable en 2018, stipulant qu’un engin de plus de 25 kg doit être immatriculé et nécessite un brevet de pilotage pour l’utiliser (impliquant une formation et un examen pour être obtenu). Le pilote doit être capable, dans tous les cas de figures, de maîtriser son appareil en respectant les règles de la navigation aérienne (altitude, respect des espaces autorisés). Les drones de loisir (poids inférieur à 800 grammes), peuvent être utilisés librement dans la limite du respect de l’espace privé.
ENJEUX SUR LES LIBERTÉS INDIVIDUELLES
Les nouvelles technologies se développent à une allure folle. La législation doit réussir à suivre cette expansion afin de ne pas compromettre les libertés individuelles. Les drones intègrent de nombreuses options : caméra, capteur sonore, appareil photo etc; ce qui pose la question de la délimitation de l’espace privé. C’est la CNIL qui doit apporter une réponse au cadre à donner au sujet de l’utilisation des drones.
Au delà du respect de l’espace privé, la collecte de données personnelles, comme des photographies, enregistrements, géolocalisations, soulève le point de la propriété intellectuelle. Jusqu’ici les données sont soumises aux règles de la loi Informatique et Libertés, néanmoins, la réglementation reste encore assez flou dans ce domaine.
LE COIN DES AFFAIRES
A l’occasion du salon mondial du drone à Dallas qui s’est tenu le 10 mai dernier, Airbus a annoncé le lancement de sa startup Airbus Aerial. Elle sera pilotée par Jesse Kallman,spécialisée dans le développement de drones commerciaux. Ayant une grande expérience dans le secteur, elle a travaillé notamment en tant que conseiller spécial auprès de la FFA (Federal Aviation Administration) de la Maison Blanche. Elle se concentre principalement sur des nouveaux services d’imagerie fournis par des drones (collecte et traitement des données). Les services d’imagerie d’Airbus Aerial s’adressent à un grand nombre d’applications commerciales. Telles que les assurances, l’agriculture, l’industrie pétrolière et gazière, les services publics, ou encore les gouvernements nationaux et locaux.
« Airbus Aerial associe diverses technologies aérospatiales, dont les drones et les satellites, les intègre dans une infrastructure logicielle commune et utilise les outils analytiques de l’industrie pour fournir des solutions sur mesure qui répondent aux défis majeurs que rencontrent nos clients. » Jesse Kallman.
