Hello Aymeric 👋 , présentez-vous et expliquez nous votre parcours.
Consultant indépendant depuis 2 ans, j’ai avant cela managé pendant 8 ans des activités de maintenance, de production et d’amélioration continue de la TPE aux grands groupes. Je conseille aujourd’hui mes clients de tous secteurs industriels (agroalimentaire, médical, chimie, nucléaire, …) dans l’amélioration de leurs processus, de leur production et de leur maintenance. Je suis partenaire de plusieurs start-ups innovantes de la French Tech et suis référencé comme Offreur de Solutions Industrie du Futur.
🗓 Depuis quand êtes-vous en freelance ? Pourquoi avez-vous décidé de faire du freelance ?
J’ai décidé de me lancer en tant que freelance au début de l’année 2020.
Plusieurs raisons m’ont décidées à me lancer en freelance :
- Me concentrer sur ma valeur ajoutée : dans mes postes de gestion d’activité une très grande partie de mon temps était dédiée à compenser des disfonctionnements, en mode curatif, sans amélioration continue… Il fallait que cela change !
- Varier mes clients et donc les industries et les problématiques sur lesquels je travaille
- Me former
- Développer mes compétences
- Gérer différemment ma rémunération, avec souplesse
🔔 Pourquoi avoir fait appel à Kicklox ?
En tant qu’indépendant, il n’est pas simple de se donner de la visibilité. J’ai donc choisi depuis 2 ans deux axes de développement :
- Des partenariats forts avec des acteurs de la French Tech et des cabinets de conseil reconnus mais à taille humaine.
- De la visibilité sur des plateformes dédiées aux freelances, avec des expertises commerciales et marketing. C’est sur ce deuxième axe que j’ai choisi Kicklox.
🕵️♂️ Quel est votre secret pour performer dans votre métier ?
La force d’un freelance est d’apporter un regard extérieur à l’entreprise, sans être pollué par les “mauvaises habitudes” des équipes. Cela peut se matérialiser par des rituels plus très efficaces, des usages dont on ne se rappelle plus vraiment l’intérêt initial, de la concurrence interne contre-productive.
Pour performer, je m’efforce à avoir de l’empathie pour le client et je me pose systématiquement la question “qu’est ce que j’attendrais de cette prestation si j’étais à place du client ?”. Je répète cette opération à tous les niveaux, de la directions aux opérateurs. Dans la même optique, quand je finis une journée je me demande où a été ma valeur ajoutée, et où elle devra être demain. Si je constate que ma prestation perd de la valeur ajoutée, en particulier sur des prestations longues, je propose des aménagements et des actions au client pour rectifier le tir.
Enfin, je me forme sans cesse via mes lectures et des modules spécifiques, tant sur les meilleures méthodes organisationnelles et managériales que sur des outils techniques et méthodologiques.
🤔 Comment procédez-vous pour trouver de nouveaux clients ?
Je suis membre de plusieurs réseaux d’experts et d’indépendants : le Réseau D’Experts indépendants Arts et Métiers (REXAM) et de la Chambre Professionnelle du Conseil Occitanie. Cela participe à ma veille et à me professionnaliser. De plus, cela nous permet d’échanger des besoins de nos prospects et clients.
En parallèle, je fais jouer mes réseaux pour être mis en contact avec des cibles. J’ai également des accords de sous-traitance et de partenariat avec des cabinets ayant plus de visibilité et en recherche de compétences, rares sur le marché.
Je passe également du temps à tester des solutions digitales de la French Tech : Geeers, Zozio, Taskoya, … Et surtout Mobility Work, dont je suis Business Partner et qui s’annonce être LA solution de Gestion de la Maintenance digitalisée de demain.
Enfin, je suis inscrit sur la plateforme Kicklox pour donner de la visibilité à mon offre et profiter de vos compétences marketing et commerciales… que je n’ai pas !
🔎 Avez-vous déjà rencontré des obstacles en tant que freelance ? Si oui, lesquels ? Et comment avez-vous fait pour les surmonter ?
À nouveau, je pense que le marché français n’est pas encore tout à fait mature pour les freelances. J’ai souvent entendu “ah tu as ta société, c’est parfait cela sera moins risqué pour moi que d’embaucher ! Par contre je ne veux pas que cela me coûte plus cher“. Le problème, c’est que “coûter plus cher”, cela ne veut pas dire grand chose. J’engage mes prospects à comparer 3 besoins :
- j’ai besoin de ressources humaines ponctuellement pour un sujet que je maîtrise en interne mais qui n’a pas assez de valeur ajoutée pour que je mobilise mon personnel ==> stagiaire ou alternant que j’encadre !
- j’ai besoin d’expertise sur le long terme, à temps plein ==> j’embauche.
- j’ai besoin d’expertise ponctuellement soit pour une courte période soit en temps partagé ==> je travaille avec un freelance.
Ajouter cette réflexion du besoin à une démarche de recherche des tâches à valeur ajoutée directe, indirecte ou sans valeur ajoutée et vous parvenez à bien mieux dimensionner la prestation.
Le diagnostic, de quelques jours à quelques semaines suivant la taille de la structure, est un bon outil pour accompagner cela.
⏳ Où vous voyez-vous dans 5 ans ? Encore en freelance ?
Cinq ans, c’est long…. J’ai le temps de revoir mon business plan une dizaine de fois d’ici là. Je parlais plus haut de gérer différemment ma rémunération : mon objectif est de capitaliser pour avoir l’opportunité plus tard de racheter une TPE/PME – en tout cas pour avoir l’apport nécessaire. C’est mon objectif à 5 ans, qui me demandera du courage ! Le cas échéant, et si je trouve encore le même plaisir à travailler seul qu’aujourd’hui, cela sera en freelance : sans hésitation.
🎖 Quels sont les points forts à avoir, selon vous pour réussir en freelance ?
Il faut choisir son offre : on a souvent l’impression que l’on sait faire plein de choses, ce qui est certainement vrai. Pour autant, il faut se faire violence et se centrer sur ses expertises : pour la clarté de notre offre et pour la valeur ajoutée que nous apporterons à nos clients. Par ailleurs, en freelance on a soit trop de travail, soit pas assez : il faut se faire confiance, ne pas baisser les bras – dans une situation ou l’autre d’ailleurs ! Enfin : parfois chef d’orchestre, parfois pompier : il faut de la rigueur, de la souplesse et de l’agilité.
〽️ Selon vous, quelles sont les erreurs communes que font les gens en se lançant en freelance ?
En désordre :
- Ne pas avoir de bureau, d’espace(s) dédié(s) au travail : pour se concentrer, pour ne pas être isoler, …
- Ne pas définir ses périodes de repos, de vacances. Attention : une période sans mission n’est pas nécessairement une période de repos !
- Comparer sa tarification pour travail effectif à un salaire : en freelance il faut dédier du temps au commerce, à la gestion, provisionner pour ses congés, prévoir les aléas. Je pense que suivant les profils et les offres, il faut viser entre 130 et 175 jours “facturés” par an et adapter la tarification en conséquence.
💬 Quel est le meilleur conseil que vous avez reçu ? Et le meilleur conseil que vous souhaitez transmettre à tous ceux qui se lancent aujourd’hui, comme vous en freelance ?
Le meilleur conseil que j’ai reçu est de construire des partenariats : pour assurer de la visibilité, pour échanger, pour ne pas être seul, pour pouvoir répondre à des besoins de plus grande ampleur…
Un conseil à transmettre ? CROYEZ EN VOUS ! Et trouvez des rituels pour vous le rappeler jour après jour. Pour ma part cela se situe entre Marshall qui se prépare pour le Marathon dans How I Met Your Mother et le discours de Snoop Dogg après avoir eu son étoile sur le Walk of Fame d’Hollywood : un petit peu démago mais sur un fond de Still Dre ça me rebooste pour la semaine !
📊 La crise sanitaire a-t-elle eu des conséquences sur votre activité ? Si oui, lesquels ? Comment avez-vous fait pour les surmonter ?
Oui. Le confinement au tout début de mon activité, et les incertitudes qui l’ont accompagné, m’ont fait perdre mes premiers prospects chauds – mes anciens clients. Mais cela a été une opportunité de repenser mon offre. Par ailleurs, les fonds injectés via France Relance, entre autres, sont une opportunité pour les entreprises d’engager des chantiers d’amélioration et donc de travailler potentiellement avec moi. Des opportunités qui se ferment, d’autres qui s’ouvrent… Voyons le verre à moitié plein.
🚀 Comment envisagez-vous l’avenir du freelance ?
Je pense que le freelance est appelé à se développer. Cela doit se faire avec une réflexion sur l’apport d’un freelance par rapport à un salarié – et inversement. Les deux modèles sont complémentaires. Le fait de les mettre en concurrence serait contre-productif et précurseur de précarisation.
💡Quel est le sujet d’actualité qui vous a marqué ces dernières semaines et que vous souhaitez mettre en avant dans cette interview ? (Innovation, Nouvelles technologies...)
En temps qu’acteur du monde industriel, je ne serai pas original et parlerai de développement (plus) durable en cette période de COP26. No more Blablabla…. Je vous conseille la récente conférence de Jean Marc Jancovici : “Du business sans énergie et sans climat ? – ESCP – 06/09/2021” comme base de réflexion.
