Les tendances du marché de l’emploi de l’IT pour l’année 2023, ont récemment été publiées par le groupe Robert Half. L’exercice est le fruit d’études menées en France auprès de dirigeants et de candidats. Globalement, les conséquences des tensions géopolitiques peuvent freiner la dynamique du marché de l’emploi en France comme dans d’autres régions. Les technologies d’information, n’y échappent pas. Cependant, les professionnels du secteur restent très demandés.
Stabilisation des offres
Ces études révèlent « un net recul » du côté de la demande et une tendance à une stabilisation du marché de l’emploi, qui reste cependant dynamique. Ainsi, 75% des dirigeants interrogés se disent plus confiants qu’ils ne l’étaient il y a deux ans. Un tiers d’entre eux prévoient la création de postes en CDI, toutes fonctions confondues.
Dans le domaine des technologies d’information, les prévisions d’embauche de cadre ont toujours plus élevées que dans d’autres secteurs. En 2023, les recrutements dans l’IT seraient à nouveau supérieurs à leur niveau pré-pandémique (2019).
Les « soft skills » gagnent du terrain
Motivation, esprit d’équipe, adaptabilité… La plupart des organisations attendent de prétendants à l’embauche, en plus de compétences techniques, des compétences relationnelles (soft skills). Il reste que la demande exprimée par les entreprises est supérieure à l’offre de profils qualifiés disponibles. Or, 74% des employeurs potentiels interrogés s’inquiètent de leur capacité à attirer les nouveaux talents. Rien de bien surprenant.
Des candidats en position de force
L’inflation et les pénuries de talents portent à nouveau la question salariale au premier plan du processus de recrutement. Robert Half dans son guide des salaires 2023 constate ainsi une orientation des rémunérations à la hausse sur les fonctions étudiées.
Autre indicateur du rapport de force entre candidats et employeurs : les contre-offres sont en augmentation depuis un an. (La contre offre représentant la situation dans laquelle l’employé fait une contre proposition à une promesse d’embauche). La tendance devrait se poursuivre. Aussi, les développeurs SAP, les responsables ERP, les développeurs backend JavaScript et les ingénieurs QA font partie des métiers IT qui bénéficient d’une marge de manœuvre relativement confortable pour négocier à la hausse leurs salaires. En effet, leur spécialisation ainsi que leur rareté les places parmi les postes ayant le plus de demande dans le milieu de l’IT.
Culture d’entreprise et rétention de talents
78% des dirigeants pensent que la culture d’entreprise joue un rôle clé pour attirer et retenir les collaborateurs, relève Robert Half. En outre, un quart des candidats refuseraient une proposition d’emploi d’une entité avec laquelle les « valeurs » heurterait les leurs de front.
Des salaires et du travail hybride
La place accordée au travail hybride et à la flexibilité est essentielle pour recruter les candidats les plus demandés et fidéliser les collaborateurs. Cependant, le salaire reste le premier critère de choix. Selon Robert Half, à Paris, où les rémunérations sont supérieures d’environ 5% à la moyenne nationale, le salaire annuel moyen dans l’IT varie de 36 750 € pour un technicien systèmes et réseaux en début de carrière à 147 000 € pour un DSI expérimenté.
La pénurie de talent couplée aux crises de l’emploi rend la situation difficile dans de nombreux domaines, l’IT n’y faisant pas exception. Cette pénurie donne l’avantage aux candidats qui, misant sur leur rareté et leur expérience, peuvent se permettre de choisir leur offres et de mieux négocier leurs contrats. Les conditions de travail évoluent donc en fonction des demandes qui émergent avec l’arrivée de nouvelles recrues, avec notamment le salaire mais aussi le télé travail qui devient une demande récurrente, particulièrement depuis le confinement.
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