Le vin et la France. Une grande histoire.
La filière du vin et de la vigne tend à s’améliorer constamment. Avec les nouvelles technologies la filière a vu naître différents mouvements à cette effigie : Inno’Vin, la WineTech… L’innovation a pour objectif de répondre aux problématiques environnementales, de qualités, de marché, de traçabilité…
Et pourtant, l’histoire du vin ne date pas d’hier. Depuis l’antiquité et bien avant encore, le vin a accompagné le développement de notre civilisation. Le vin représentait déjà la convivialité, la richesse et même la puissance.
Les premières traces de vignes datent de 2500 avant J.C en Mésopotamie (Irak) et dans la vallée du Nil. Les grecs quant à eux, introduisent la vigne dès 600 avant J.C. La France (Gaule) apparaît dès l’an 80 dans l’histoire du vin. La vigne y serait apparue à Bordeaux. Des querelles entre romains et gaulois engendrent alors, la destruction de nombreux vignobles méditerranéens, mais cela n’empêcha pas la Gaule de relancer le développement de la production viticole. Aujourd’hui, la France est le premier exportateur mondial de vin. En 2017, la France a vendu 1,54 milliards de litres de vin à l’étranger rapportant 8,9 milliards d’euros. Comment expliquer autant de changements en si peu de temps dans le domaine viticole quant son histoire date de plusieurs milliers d’années ?
1. De la vigne à notre table.
Pour beaucoup, nous connaissons le bruit d’une bouteille de vin que l’on ouvre auquel nous associons ce “plop” si caractéristique. Pour autant, que savons nous sur sa production ? Et surtout, comment les nouvelles technologies impactent l’ensemble de la supply chain.
La vendange est la première étape de la conception du vin. Cela correspond à l’époque ou les raisins sont récoltés. Vient ensuite le foulage et le pressurage. Les raisins sont triés pour être pressés pour obtenir ce que l’on appelle le moût (le jus de raison). La fermentation du raisin correspond à la troisième étape principale et peut durer entre 6 et 12h. Dès lors, les résidus solides (cellules de levures mortes, les tanins et les protéines) sont retirés. Le vin est transféré dans un fût de chêne ou une cuve en acier inoxydable. Ces procédés correspondent à la clarification. La dernière étape de la production du vin et pas la moindre, est la maturation ainsi que sa mise en bouteille.
2. Les nouvelles technologies et leurs apports dans la filière viticole
Les drones ou appareils mobiles pour améliorer les vendanges
Les vendanges sont décisives pour tout vigneron. En fonction de l’époque à laquelle sont récoltés les raisins, l’acidité, la suavité et la saveur du vin évolue. Désormais des drones peuvent observer les parcelles depuis le ciel afin de déterminer la maturité des raisins. Cela permet d’optimiser l’utilisation des engrais, soigner les maladies et récolter les raisins au meilleur moment.
Autre concept récent, apport direct des nouvelles technologies : vitirover. Contrôlable à distance par smartphone et autonome en énergie grâce à ses cellules photovoltaïques, il ratisse l’ensemble des mauvaises herbes d’une vigne (et plus). Le concept séduit : Vitirover a été récompensé par de nombreux trophées professionnels (1er prix du Trophée Oenovation 2010, Prix spécial du jury du Grand Prix de l’Innovation Vinitech 2012, Prix SIAD 2013, Trophée du Capteur embarqué 2013…).
L’intelligence artificielle aide à mieux consommer son vin
Pour le bonheur des amateurs de vins, de nombreuses applications et produits physiques ont fait leur apparition pour permettre d’améliorer encore un peu plus l’expérience gustative d’une dégustation de vins.
En 2017, deux entrepreneurs ont lancé l’application Sublivin. Basé sur une intelligence artificielle, Sublivin informe l’utilisateur de la date idéale de consommation d’un vin donné. Sublivin dispose d’un volume important de données. Grâce au big data et à l’intelligence artificielle les dates données par l’application sont extrêmement précises. En effet, le machine learning permet d’obtenir par retour d’expérience des données plus précises. La prédiction de la date de consommation est basée par exemple sur des données météorologiques de la zone de production viticole, des données géologiques et d’appellation, des données issues d’analyses sémantiques de commentaires de dégustations…
Greg Lambrecht, californien, a créé un dispositif permettant de boire un verre de vin sans pour autant devoir terminer la bouteille. Le Coravin, de son nom, promet de ne pas dégrader la qualité du vin ainsi que son vieillissement naturel. Il est constitué d’une aiguille qui permet au liège de se rétracter de lui-même une fois retirée. Le tout sans laisser passer une goutte d’oxygène pour ne pas éventer le vin. L’injection d’un gaz inerte, l’argon, assure la conservation du liquide.
Le numérique au service de la logistique
En 2017, environ 36,7 millions d’hectolitres de vins ont été produits. Le vin se transporte délicatement car il est fragile. Une attention particulière y est donc portée lors de la logistique. De nouvelles solutions sont apportées pour garantir le bon transport et la conservation que cela soit par voies maritimes, aériennes ou par rail. Avec la vente en ligne, la filière a également dû trouver de nouvelles solutions pour améliorer le transport de petites quantités.
Le vin covoituré a fait son apparition. Daniéla Da Silva a créé Oenocar. Il est désormais possible de commander une bouteille de vin aux vignerons et particuliers et de se faire livrer à proximité par covoiturage. Appartenant pleinement à la WineTech, la startup a été repérée par Vinocamp. C’est un rassemblement qui permet aux entreprises de présenter leur concept et de les confronter à un public ciblé, professionnels du vin.
Les shazam du vin. L’application Twil (The Wine I Love) et Vivino ont pour ambition de récupérer de nombreuses informations sur une bouteille de vin en photographiant l’étiquette de cette dernière. Mais l’innovation autour de ces applications résident également dans la possibilité de pouvoir commander directement chez le producteur. Un moyen pour augmenter la marge du vigneron qui n’a pas à passer par la grande distribution.
3. La WineTech peut aller encore plus loin
Le fondateur de l’application Twil (The Wine I Love), Erwann de Barry, a annoncé que les vignerons de sa plateforme ont vendu 70 000 bouteilles en 2017. Ce qui équivaudrait à 1 million d’euros de volume d’affaires. Par ailleurs, il explique qu’il est très difficile pour les vignerons d’ouvrir une nouvelle voie logistique dans leur business model.
De nombreuses startups ont éclos lors des cinq dernières années, voyant même apparaître un nouveau mouvement, la WineTech. En revanche, beaucoup de ces startups ont aussi fermé. Toujours selon Erwann de Barry, la principale complexité d’intégrer le marché du vin, est son système de distribution solidement positionné. Les levées de fonds sont frileuses. Le milieu du vin est encore perçu comme conservateur. La distribution du vin en France est monopolisée par les grandes enseignes qui occupent 80% de ce marché.
Des sociétés du groupe Heraclès comme 1855.com ou ChateauOnline sont tristement connus pour avoir été placées en redressement judiciaire en 2013. Des milliers de grands crus ne sont jamais arrivées chez le consommateur. Ces affaires ne sont pas les seules à avoir impacté la filière viticole. L’impact médiatique de ces dernières n’ont pas facilité l’entrée des nouveaux acteurs de la WineTech sur le marché. En revanche, il convient de préciser que peu importe le secteur d’activité, le taux d’échec des startups est proche de 90%. Le secteur de la WineTech, bien que conservateur sur de nombreux points n’échappe donc pas à cette règle, mais dispose de belles marges de manoeuvre.
L’éclosion des technologies du numérique, l’intelligence artificielle, le Big data et bien d’autres sont donc responsables des évolutions récentes et à venir de la filière.