La crise sanitaire mondiale a accéléré le développement du phénomène des Digital Nomad ou Freelance. Face à ce développement certains pays ont mis en place des visas spécifiques permettant de travailler en toute légalité. Dans cet article, vous découvrirez le top 15 des pays ayant créé des visas spéciaux pour Freelance international et vous retrouverez également une partie dédiée à la protection sociale.
Pourquoi avoir créé des visas pour les freelances ?
1. Visa touristique ou exemption de visa : pour entrer sur le sol étranger
Le visa est un document qui atteste que vous êtes autorisé à vous rendre dans un pays étranger pour un temps déterminé. Certains pays ont des accords d’exemption de visa qui permettent de faire du tourisme ou de participer à des salons professionnels ou visiter des fournisseurs sans avoir à demander de visa. Dans certains cas, il n’y a rien du tout à faire, c’est le cas par exemple si vous voulez partir en vacances à Maurice ; dans d’autres cas il faut s’enregistrer dans le programme d’exemption de visa du pays de destination, c’est le cas par exemple de l’ESTA pour les USA ou de l’AVE pour le Canada. Quand un visa est nécessaire, il est délivré par les autorités compétentes du pays et peut être soit gratuit, soit payant. Cependant ce visa touristique ne vous permet pas de travailler sur le sol étranger ou chercher des clients.
2. Visa spécial : pour travailler sur le sol étranger
Travailler à l’étranger, ce n’est pas faire du tourisme. On peut penser que dans la mesure où l’on travaille à distance tout en faisant du tourisme, un visa de tourisme convient mais ce n’est juridiquement pas le cas.
La question ne se posait que rarement avant la crise Covid. Peu de gens pouvaient travailler à distance sur plusieurs semaines et aucune autorité d’immigration ne s’était vraiment posé de questions sur ce type de situation. Selon Raphaël Reiter de https://www.international-sante.com/, les règles sanitaires ont renforcé les règles de passages des frontières en imposant des vaccins, des pass sanitaires, des obligations d’assurances et même en révisant les fonctionnements des visas, quitte à en créer de nouveaux.
De nombreux pays ont alors pris conscience du phénomène des digital nomades, ils ont souhaité les attirer pour remplacer les touristes qui avaient déserté leurs hôtels, mais aussi les identifier clairement par rapport à des touristes normaux pour comprendre d’où viennent leurs revenus et ainsi éviter qu’ils concurrencent la main d’œuvre ou les entreprises locales et ne pèsent pas sur le système de santé local. Certains pays ont donc décidé de mettre en place un visa spécial pour pouvoir télétravailler sur leur sol car les visas de travail existant ne correspondaient pas à cette population mi-touriste, mi-immigrante.
Liste des destinations cherchant à attirer les Freelances
- À Dubaï, le Virtual Working Program, vous permet d’y travailler pendant 1 an. Pour un total de 611$ USD est compris : les frais de dossier, de traitement et coûts liés au suivi médical mais également à l’obtention d’une carte d’identité des Émirats. Ce programme permet d’avoir accès à tous les services standard dont les résidents bénéficient, notamment l’utilisation des télécommunications, des services publics et l’accès à la scolarité.
- À L’île Maurice vous aurez l’Occupation Permit (OP), un Visa d’une durée de 3 ans renouvelable qui offre la possibilité aux étrangers d’y résider et d’y travailler. Il permet d’avoir le statut de self-employed sur l’île si le projet professionnel qui en découle est en adéquation avec les lois en vigueur.
- En Thaïlande, ça sera le Smart Visa qui a une durée de 4 ans maximum. Vous serez également exemptés de l’obligation de détention d’un permis de travail. Il s’agit d’un type de visa spécialement conçu en vue d’attirer les travailleurs hautement qualifiés, c’est le cas des investisseurs, des cadres et des entrepreneurs en démarrage qui souhaitent investir ou travailler en Thaïlande.
- Pour la Barbade, le Welcome Stamp vous offre la possibilité d’un séjour de 12 mois, renouvelable. La Barbade a fait le choix d’une certaine restriction pour attirer les nomades digitaux. Les frais de visa coûtent environ 2000 dollars par an.
- Pour le Costa Rica, vous aurez le Rentista Visa qui dure 2 ans avec la possibilité de renouveler. Ce visa offre une expérience supplémentaire aux Digital Nomad en plus d’avoir un coût de vie très bas. Il est délivré aux pigistes, aux travailleurs indépendants ou à toute personne pouvant prouver son revenu fixé à 2 500 $/mois. Il vous permet d’ouvrir une entreprise ou d’être indépendant au Costa Rica, mais ne vous permet pas de travailler en tant qu’employé.
- À Malte, le Digital Nomad Residency vous permettra d’y travailler pour une période de 6 à 12 mois. Pour obtenir le statut de « self employed », vous devrez entreprendre plusieurs démarches administratives nécessaires au lancement de votre activité. Il vous faudra remplir le formulaire JobsPlus de déclaration de statut indépendant.
- Pour l’Allemagne, vous aurez le Freelance Freiberufler Visa si souhaitez rester plus de 3 mois sans être d’une nationalité de l’UE. Si vous travaillez dans l’un des domaines suivants : droit, santé, conseil fiscal et commercial, scientifique linguistique et transmission de l’information. Sinon, il y a le Visa artistique mais uniquement valable à Berlin.
- En Croatie ça sera le Digital Nomad Visa qui vous permettra d’y travailler pendant 12 mois.
- Pour l’Estonie, avec une durée de 3 à 12 mois vous aurez besoin du Visa numérique. Les frais pour ce visa sont de 80 € pour un court séjour (visa type C d’une durée de 3 mois) ou bien 100 € pour un long séjour (visa type D jusqu’à 1 an).
- Le M-Type Visa Freelancer vous permettra de travailler en Colombie pour une période de 3 ans et renouvelable. Le visa coûte au total 217 €. Vous pourrez entrer et sortir du pays comme bon vous semble, il vous suffira de présenter votre passeport et votre visa.
- En Islande, vous pourrez travailler pour une durée de 3 à 12 mois grâce au Long-term visa.
- Aux îles Caïman, vous pourrez utiliser le Global Citizen Concierge pendant 2 ans. Les conditions pour télétravailler aux îles Caïman : gagner au moins 100 000 dollars par an et souscrire une assurance santé.
- En Argentine ça sera le Rentista Visa qu’il vous faudra pour y travailler. Ce visa dure 12 mois avec une possibilité de renouveler jusqu’à 3 ans.
- Le Work From Bermuda vous permettra de travailler aux Bermudes pour une durée de 12 mois sans frais supplémentaire et ce visa est renouvelable. Pour pouvoir travailler aux Bermudes, il faut faire sa demande en ligne, pouvoir justifier un casier judiciaire vierge et avoir une assurance voyage. Le prix de ce Visa est de 263 USD
- À Antigua-et -Barbuda, le Antigua Nomad Digital Residence sera le visa qui vous donnera le droit de travailler sur le sol pendant 2 ans. Le prix de ce visa est de 1500 USD pour une personne seule, 2000 USD pour un couple et 3000 USD pour une famille à partir de 3 personnes.
Les bons réflexes pour votre protection sociale (référence International-Santé)
1. Sécurité sociale
Sachez que si vous vous installez à l’étranger, vous ne serez plus couvert par la Sécu, dès votre jour de départ. Pour rester couvert par la Sécurité Sociale, il faut conserver un domicile réel en France. Il faudra donc savoir combien de temps vous souhaitez partir pour éviter de vous retrouver sans aucune couverture santé sur place.
Si la Sécu vous manque, vous pouvez aussi choisir d’adhérer à la Caisse des Français de l’Etranger (CFE) qui est la caisse de Sécu des expatriés français. Son adhésion est facultative et accorde des garanties de base en santé, en prévoyance et en retraite.
Ca peut paraître bizarre, mais la France est un des pays les moins cher du monde en matière de santé et quasiment tous les pays du monde ont la même doctrine : les étrangers doivent payer leurs frais de santé et ils n’ont pas accès aux soins publics comme les résidents ou les nationaux.
Que vous restiez rattaché à la Sécu ou que vous choisissiez la CFE, il faudra aussi souscrire une assurance santé internationale adaptée. Elle est même souvent exigée pour obtenir le visa.
2. Dans l’UE (parler de la CEAM)
Vous restez assuré à la Sécu et vous pouvez utiliser la CEAM si vous conservez un domicile officiel et réel en France et que vous partez dans des pays de l’UE pour une période de 6 mois. Cependant, si vous séjournez entre 6 à 12 mois, pour la Sécu, vous ne pouvez pas avoir deux domiciles. Il faudra alors vous faire rattacher à votre pays d’accueil ou opter pour un détachement.
Par définition la CEAM vous permet d’utiliser le système de santé de votre pays d’accueil comme un résident local. Elle couvre les frais médicaux ainsi que les médicaments durant votre séjour à l’étranger à hauteur des remboursements accordés par la sécu de votre pays d’accueil. Cependant, cela ne signifie pas que tous les soins sont gratuits. Effectivement, souvent les soins dans le privé seront entièrement payants. Une assurance voyage pourra vous faciliter la vie et si vous partez moins de 3 mois, une assurance de CB pourra suffire. Au-delà, il faudra souscrire une assurance voyage spécialisée.
3. Hors UE
Si vous partez dans des pays hors UE pour une durée de 6 mois ou moins et que vous conservez un domicile officiel et réel en France alors vous restez assuré à la Sécu qui vous couvrira sur la base française. Cependant, si vous partez plus de 6 mois, vous ne pouvez pas avoir deux domiciles au sens de la Sécu et serez donc sans couverture.
Les visas spécifiques pour les digital nomades étant généralement des visas non immigrants, ils ne permettent pas d’être rattachés aux systèmes de santé locaux. Il faudra donc absolument souscrire une assurance santé internationale adaptée à la durée de votre séjour et aux prix de la santé sur place. Si à Maurice, une assurance à hauteur de 150000 € pourra suffire, à Dubaï il faudra plutôt prévoir 250000 € ou 500000 €.