La ville de Laval, en Pays-de-la-Loire, inaugure fin août un centre 100% consacré à la réalité virtuelle, le “Laval Virtual Center”. Un espace de 3 000 m2 destiné à la formation, à la recherche et à l’expérimentation des équipements de VR. Un investissement de 6 millions d’euros a été nécessaire pour réaliser ce projet. L’espace sera piloté par l’association Laval Virtual et ses objectifs sont multiples : publications technologiques des utilisations de la VR dans l’industrie 4.0, tests et comparaisons des équipements en ventes sur le marché afin de conseiller les industriels. Le centre vient surtout alimenter un écosystème d’une trentaine de start-ups, spécialisées dans la réalité virtuelle et augmentée, déjà bien présent dans la région.
Les réalités virtuelles et augmentées ont déjà bien entamées leur intégration dans la société et connaissent une démocratisation croissante. Devenus accessibles et bon marchés, les casques VR se vendent comme des petits pains. La réalité augmentée a aussi connu son succès en été 2016, avec la fureur de Pokémon Go, affichant des pokémons dans la rue à travers les smartphones des utilisateurs.
Aujourd’hui, au-delà d’une utilisation purement commerciale, la VR et l’AR prennent un nouveau tournant en attirant l’oeil des industriels qui souhaitent s’orienter vers l’usine du futur, l’industrie 4.0.
Quelles sont les différences entre AR et VR ?
La VR et l’AR tentent toutes les deux de transformer notre perception mais de manières complètement différentes. La VR couvre totalement le champ de vision par un écran qui retransmet un environnement. Celui-ci transforme également la perception en ajoutant des effets sonores comme sensoriels. De son côté, l’AR affiche des hologrammes (objets virtuels en 3D, tutoriels …) dans le champ de vision de l’utilisateur. Ces technologies différentes ont toutes les deux intégralement leur place dans les usines et participent à la 4ème révolution industrielle. La consommation privée de ces produits a permis leur démocratisation auprès des industriels et plusieurs se sont déjà lancés dans l’expérience. Boeing, Airbus, BMW, Volkswagen, ces géants de l’automobile et de l’aéronautique intègrent ces technologies dans leur processus d’assemblage. Notamment pour des tâches manuelles et/ou des fonctions pratiques dans la production.Réadaptation des produits
En parallèle, les spécialistes dans le domaine s’écartent de la conception et la commercialisation de VR et AR à des fins commerciales et souhaitent de plus en plus attirer les industries innovantes. C’est le cas de Google qui avait commercialisé ses Google Glass une première fois en 2014 et n’avait pas réussi à séduire le grand public. L’entreprise revient cette année avec une nouvelle version de ses Google Glass cette fois-ci destinées aux entreprises comme DHL, General Electric ou encore Opel. Google n’a pas chasse gardée sur les lunettes d’AR industrielles, et se retrouve en concurrence directe avec l’Hololens de Microsoft. Les lunettes AR sont équipées d’un verre transparent qui affiche des informations dans son champ de vision. L’utilisateur peut travailler tout en ayant les mains libres (plus besoin de s’encombrer avec des tablettes ou des ordinateurs portables). La compétition entre les deux géants, se fera non pas sur les lunettes en elles-mêmes. En revanche elle se fera sur les logiciels incorporés, et leur aptitude à répondre aux besoins des industriels.Quels avantages les industriels peuvent-ils en tirer ?
L’intégration de la VR et l’AR fait partie intégrante d’un processus de passage à l’industrie 4.0 des entreprises. Du côté de la formation, la VR compte révolutionner plusieurs domaines en permettant aux apprentis d’acquérir un maximum de compétences. C’est le cas, par exemple, dans le domaine de la santé. Dès demain des internes pourront s’entraîner dans des CAVE (Cave Automatic Virtual Environment) à de futurs opérations chirurgicales. Une application concrète de la réalité virtuelle, s’est faite avec Next Galaxy Group qui met à disposition du personnel hospitalier des équipements VR pour s’entraîner aux actes infirmiers de base.Optimisation des processus de production
Dans les usines, la réalité virtuelle et augmentée permettra aux industriels d’optimiser leur processus de production :- les compétences des employés sont augmentés grâce aux nouveaux modèles de formations. Ils peuvent s’entraîner sur de nouveaux équipements industriels avant une utilisation réelle, ce qui limite les risques d’erreurs. Avec les lunettes de réalité augmentée les employés peuvent avoir accès à des tutoriels directement sous leurs yeux.
- les coûts de déplacement baissent. Plus besoin de se déplacer grâce aux salles de réunions virtuelles.
- on améliore la sécurité des travailleurs grâce à la réalité virtuelle avec une sensibilisation dans des environnements à risque.